Alors qu'une centaine de parlementaires soutiennent une ambitieuse proposition de loi visant à lutter contre les violences sexistes et sexuelles, un texte qui comprend aussi un volet travail (lire notre une du jour), Aurore Bergé, la ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, a promis hier, dans une interview à l'Agence France Presse, de présenter un projet de « loi cadre contre les violences sexuelles et les violences intrafamiliales ».
Ce projet de loi, dont on ne connaît pour l'heure par le texte précis, comprendrait 53 mesures comme l'accès à l'aide juridictionnelle pour les victimes de ces violences, la motivation des classements sans suite des plaintes. Interrogée par l'AFP sur la question des moyens, la ministre répond que « beaucoup de mesures de protection peuvent être déployées immédiatement sans moyens budgétaires supplémentaires ».
Va-t-on assister à un rapprochement entre ce projet de loi et la proposion de loi féministe ? C'est possible, mais les propos en ce sens d'Aurore Bergé à l'Assemblée hier étaient prudents. Lors de la séance des questions au gouvernement, Céline Thiébault-Martinez a demandé au Premier ministre de se saisir de la proposition de loi transpartisane pour mieux lutter contre les violences sexistes et sexuelles, un texte signé par 113 parlementaires : « Il y a urgence pour les 230 000 femmes et les 160 000 enfants qiu en 2022 ont été victimes de viols, de tentatives de viols ou d'agressions sexuelles. Urgence parce que 8 ans après Me too et les travaux de la Civise, 80 % des dépôts de plainte pour viols sont toujours classés sans suite », a déclaré la députée en demandant davantage de moyens budgétaires pour cette politique.
Réponse d’Aurore Berger, ministre en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes : « Votre contribution est importante, merci aux députés qui ont signé cette proposition de loi transpartisane. Il faut parler d'une seule voix, nous sommes capables de consensus [...] Nous devons travailler ensemble pour garantir l'élaboration d'une loi qui permette que chacin et chacune soit respecté(e) [...] Je n’ai pas envie de polémiquer sur le budget, qui a plus que triplé depuis 2017. Les efforts vont continuer et seront bien en augmentation pour 2026 ».

