Les débats de la conférence sur le travail et les retraites, annoncée par le Premier ministre Sébastien Lecornu et lancée mardi 4 novembre par le ministre du travail et des solidarités Jean-Pierre Farandou, se dérouleront au Conseil social, économique et environnemental (Cese), place d'Iéna à Paris, autour de trois ateliers :
- le premier « Travailler mieux » permettra d'aborder les questions de l'amélioration de la prévention, des conditions et de la qualité du travail « dans une logique de performance sociale et économique, dans un contexte où le rapport au travail change », a précisé le ministre mardi matin ;
- le deuxième s'interrogera sur la manière de « favoriser l'emploi qualifié et la construction de réels parcours professionnels, adaptés tant aux besoins en compétences des entreprises, singulièrement dans l'industrie, qu'offrant une réelle progression tout au long de la carrière ».
- le troisième devra permettre de « penser l'avenir des retraites » en interrogeant « les évolutions du système de retraite, y compris dans sa gouvernance et le besoin de maintenir en emploi les salariés expérimentés, avec des transitions professionnelles adaptées et l'encouragement de la poursuite d'activité pour les salariés qui le souhaitent ».
La première conférence devrait se tenir d'ici la fin de l'année avec comme objectif de clôturer les travaux à l'été 2026. La fonction publique serait intégrée dans les discussions. Ces débats seront encadrés par trois « garants » : Jean-Denis Combrexelle, ancien directeur général du travail de 2001 à 2014, Anne-Marie Couderc qui a notamment dirigé Air France KLM, et Pierre Ferracci, un fin connaisseur du dialogue social qui était président du Groupe Alpha jusqu'en juin 2025.
Des conférences plénières et des ateliers auront lieu régulièrement. Ils « permettront de faire la synthèse et de voir quelles sont les avancées des travaux », a indiqué Jean-Denis Combrexelle. Des premières restitutions seront présentées lors d'une réunion intermédiaire au printemps 2026.
Attention, le ministre Jean-Pierre Farandou a bien insisté sur le fait que cette conférence « n'est pas un lieu de négociation. La négociation appartient aux partenaires sociaux, ils ont leur agenda social autonome sur lequel ils peuvent travailler [...]. Il sera toujours possible que certaines composantes soient reprises par les partenaires sociaux pour venir alimenter leur dialogue social interne, ce sera à eux de le décider », concède-t-il tout de même. Ainsi, pas de feuille de route à l'issue, ni d'accord national interprofessionnel. En ligne de mire plutôt, la prochaine présidentielle de 2027.
Notons que le Medef a indiqué ne pas souhaiter participer à cette conférence, expliquant à l'AFP qu'il y a « un agenda social autonome qui a été défini par les partenaires sociaux [qui] n'est pas indexé sur des échéances politiques ». « Les portes sont ouvertes et le Medef devrait y trouver sa place, a réagi le ministre du travail. Espérons que, quand ces turbulences qui les empêchent d’avancer seront passées, ils rejoindront les travaux. »
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