Entre 2010 et 2019, la charge de travail physique a globalement diminué*, tout comme les troubles de la nuque, du poignet, du coude et du dos, ainsi que l’anxiété, rendent compte à grands traits Jean-François Gehanno, Ariane Leroyer, Manon Couvreur, Serge Volkoff et Laetitia Rollin dans une étude** évaluée par leurs pairs, basée sur des données de l’Observatoire national Evrest et publiée le 4 juin dernier dans la revue scientifique PLOS One. Contrairement aux troubles de l’épaule, à la fatigue et aux troubles du sommeil qui ont augmenté.
Dans le détail, les auteurs observent toutefois de « fortes disparités » entre secteurs**. « Pour les secteurs C, F, H, M et S, [l’industrie manufacturière, la construction, le transport et l'entreposage, les services professionnels, scientifiques et techniques et les autres activités de services, ndlr], les conditions de travail et l’état de santé sont restés stables ou se sont améliorés au cours de la période », notent les auteurs.
En revanche, l’état de santé s'est dégradé dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale – le secteur « le plus préoccupant » selon les auteurs, qui n’a connu par ailleurs aucune amélioration des conditions de travail sur la période – et dans une moindre mesure, dans ceux du commerce de gros et de détail et des services d’informations et de communication (+ 75 % des troubles de l’épaule dans ce secteur sur la période).
Notons enfin que l’industrie manufacturière et l’hébergement-restauration apparaissent particulièrement exposés aux mouvement répétitifs. Et que les heures supplémentaires et les interruptions de tâches restaient fréquentes dans tous les secteurs d’activité.
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